La République du Bénin, à l'instar de plusieurs autres pays en développement, notamment ceux de l'Afrique subsaharienne, s'est résolument engagée dans le grand mouvement planétaire de démocratisation de la vie publique de la fin du siècle dernier. En optant pour cette approche de gestion des affaires publiques, le peuple béninois a adhéré également à l'élan réformateur, non seulement de sa politique de gestion des affaires publiques, mais aussi de son régime séculaire d'organisation de l'administration territoriale.
Aujourd'hui, pour atteindre les objectifs du développement au plans humain, institutionnel et structurel par la démocratie, il est proposé aux Etats unitaires modernes d'adopter la décentralisation territoriale dont les valeurs démocratiques et développementalistes emportent une opinion générale favorable, qui s'accorde à en faire le modèle le mieux indiqué pour gérer les entités territoriales du pays.
Analysant les discours des théoriciens de la pensée montante sur la pertinence de la décentralisation, le professeur Noore Alam Siddiquee, dans sa publication en 1995 sous le titre "Théorie de la décentralisation de l'Etat", constate en substance: " la décentralisation est considérée comme un important facteur qui peut promouvoir la démocratie et le développement, et elle est devenue par conséquent une composante essentielle du développement dans la plupart des pays du sud. Même si des pressions locales s'exerçaient souvent pour réclamer des réformes politiques, la principale contrainte, déterminente pour l'adoption de la décentralisation dans le tiers-monde, vient des organismes donneurs d'aides et d'un grand nombre de théoriciens qui ont élaboré une panoplie d'arguments en sa faveur. Elle est aussi sous la forme des théories de gestion, de l'efficacité ou des politiques de la bonne gouvernence..."
Mais la question se pose de savoir à quoi servirait la démocratisation du pouvoir d'Etat par l'entremise de la réforme décentralisatrice, si cette dernière n'aboutissait pas à une réelle amélioration des conditions de vie des populations des collectivités locales.
|